vendredi 09 juin 2023

NANTES

3è Journée annuelle des Jeunes Gériatres

JAJG 2023

Espace Beaulieu

La 3è journée annuelle des Jeunes Gériatres aura lieu à NANTES le vendredi 9 juin 2023. Animée par une équipe motivée, la journée abordera les thématiques de l’onco-gériatrie, la cardio-gériatrie et la cognition, thématiques chères à l’équipe nantaise.

Pour cette journée, l’AJG décide de passer en mode 0 déchet ! Pas de goodies ni sacoche avec des papiers…

Pour en savoir plus et découvrir le programme de la journée c'est ici

La revue Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement est partenaire de l'AJG, sur l'évènement.



Résumé session oncogériatrie

Journée Annuelle des Jeunes Gériatres – 9 juin 2023 Nantes

 

La Journée Annuelle des Jeunes Gériatres s’est déroulée le 9 juin dernier à Nantes. La première session oncogériatrique fut modérée par le Dr Marie VALERO, gériatre aux Hospices Civils de Lyon et au Centre Hospitalier (CH) des Monts d’Or et le Dr Amélie BOINET, Docteur Junior au CH de Dunkerque.  

La première intervention du Pr Laure de Decker a porté sur l’importance de l’évaluation du sujet âgé atteint d’un cancer dans les différentes étapes de son parcours. A cette occasion, le Pr de Decker a rappelé que le gériatre est avant tout un médecin de la prévention, et plus précisément de la prévention du stress. L’objectif principal de l’évaluation oncogériatrique est de répondre à une question, le plus souvent celle qui vise à déterminer le choix du traitement antitumoral et d’adapter son intensité à la situation du patient. 

Pour choisir au mieux la thérapeutique qui sera adaptée au patient, quatre éléments sont à étudier/analyser :  

  1. Qualifier et quantifier les problèmes de santé mais aussi les fragilités du patient ; 
  2. Hiérarchiser en fonction de la tumeur et des traitements proposés et prouvés par l’Evidence Based Medecine ; 
  3. Aider à la décision oncologique la plus adaptée ; 
  4. Proposer des mesures correctives pré-, per- et post-thérapeutiques. 

Pour mener à bien ces étapes, il est primordial que le médecin s’engageant dans la voie de l’oncogériatrie apprenne à parler le même langage/vocable que ses confrères oncologues, chirurgiens, radiothérapeutes, etc. Cela nécessite de se mettre constamment à jour en effectuant régulièrement de la bibliographie et des formations spécialisées. 

Le Pr de Decker nous a rappelé que des scores peuvent compléter la pratique clinique et l’expérience du clinicien pour évaluer le risque induit par l’administration de chimiothérapies comme le CRASH TEST et le CARG (Hurrica, JCO 2011) ou celui induit par la réalisation d’un geste chirurgical (The ACS NSQIP Surgical Risk Calculator, riskcalculators.facs.org). Les gériatres peuvent ainsi mettre en avant des altérations/fragilités non relevées par les oncologues. Ainsi « Si le patient veut y aller, le gériatre va l’aider, sinon ça ne passera pas ». D’après une métanalyse de Hamaker (J Geriatr Oncol, 2022), l’évaluation par une équipe de gériatrie a un impact sur la qualité de vie, la mobilité, la diminution des complications. Néanmoins, les gériatres qui se prononcent sur des projets de traitements doivent être bien formés à l’oncologie et passer le relais si la complexité de la situation dépasse leurs champs de compétences !  

La seconde intervention par le Dr Evelyne Liuu a abordé la dénutrition chez le sujet âgé atteint de cancer. Elle nous a expliqué pourquoi préférer le terme de cachexie à celui de dénutrition, communément usité par les gériatres. En effet, le terme cachexie prend également en compte la perte fonctionnelle et la sarcopénie induites par la dénutrition.  

L’action précoce est indispensable pour éviter l’installation du cercle vicieux de la cachexie qui s’amplifie en l’absence de soins adaptés. La mortalité est doublée en cas de cachexie avérée ! Les critères de la dénutrition, publiés par la Haute Autorité de Santé fin 2021, permettent de faire rapidement le diagnostic. Toute diminution des ingestats associée à une alerte sur le poids doivent inciter à des actions correctrices. Les soins doivent être rapides, il ne faut pas hésiter à utiliser l’alimentation artificielle (entérale si possible, parentérale en cas de tube digestif non fonctionnel) en cas de diminution importante des ingestats (Liuu, Nutrients, 2023). La prise en compte de l’appétit et de l’alimentation associée à une préparation optimale du patient (en préhabilitation) permet de limiter la survenue de décompensation des comorbidités, la toxicité des traitements et d’améliorer directement sa qualité de vie (Soo et al., Lancet Healthy Longev 2022). Pour tous, la gestion de la cachexie en cancérologie est indissociable des thérapeutiques cancérologiques et doit être adaptée aux choix du patient, à son mode de vie et ses habitudes alimentaires. Ce n’est que par des interventions globales et multimodales que nous pourrons offrir la meilleure prise en charge aux patients. 

Dr Amélie Boinet, Dr Nathalie Jomard

Pour l’Association des Jeunes Gériatres


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