La consultation psychiatrique. De l'examen à l'échange

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Éditeur : DOIN
Pages : 112
Dimensions : 16 x 24 cm
ISBN : 978-2-7040-1245-9
Langue : Français
Date de parution : 04/02/2008

La psychiatrie - et la médecine au sens large - est fondée sur une relation d'aide à une personne, par une personne, avec d'autres personnes ; ce cadre posé, la dimension du travail clinique doit impérativement procéder d'une connaissance et d'une professionnalisation des phénomènes relationnels de transfert et de contre-transfert, surtout , peut-être de contre-transfert. La consultation, moment crucial de la relation soignante, moment où se nouent à la fois les interprétations de signes qui conduisent au diagnostic et l'alliance thérapeutique qui fera que le malade se conformera aux prescriptions établies, est le moment où ces phénomènes de transfert et de contre-transfert se déploient avec le plus d'énergie, le plus de rapidité. C'est certainement le moment où les conséquences de ce déploiement sont les plus lourdes car le consultant engage chaque fois l'avenir du malade Dans cet essai engagé, construit comme une méditation sur la consultation psychiatrique, et, au fond, sur toutes les formes de consultation, l'auteur nourrit toujours sa réflexion de son expérience de consultant de diverses situations thérapeutiques. Trop d'idées reçues ou de guides de bonne pratique ont rendu cet essai non seulement nécessaire mais impératif, en réaction à la mécanisation néfaste de la médecine. Introduction à l'ouvrage ; propos de l'auteur: Pourquoi? "Pourquoi donc, aujourd'hui, se poser des questions sur la consultation médicale et, en particulier, psychiatrique ? On pourrait croire que la multiplication des procédures et des guides de conduite avait rendu ces questions obsolètes. Les écrits sur les procédures de consultation ne manquent pas, poussant les anciens à changer leurs méthodes et les plus jeunes à adopter des modes de consultation uniformisés, standardisés et déshumanisés. Ces bonnes manières : des codes auxquels il va falloir se conformer avec de plus en plus de rigidité, de plus en plus bêtement. Les grilles d'entretien foisonnent. Pour reprendre une formule de Proudhon, " créer, c'est produire de l'ordre ". Or nous croulons sous les ordres divers, la légalisation de toutes nos activités, et ce qui va avec, la répression universelle des déviances. On assiste à une quasi-militarisation des conduites individuelles et institutionnelles en ce qui concerne la santé ou, plus généralement, les services publics, les services au public. " Je ne veux voir qu'une seule tête " se traduit par une uniformisation radicale des modifications ou des réformes. Dans un domaine qui n'est pas le nôtre, on décide d'une " réforme " nécessaire des régimes spéciaux de retraite, en oubliant que, justement, ils sont spéciaux parce que isolés les uns des autres, indépendants les uns des autres, pour des raisons chaque fois différentes. Plus proches de nous, les statistiques, anonymes bien sûr, qui règlent, avec un an de décalage, le budget des services et institutions, s'appuient sur des classifications discutées qui ne peuvent de toute façon être appliquées aux services et institutions de pointe, particuliers, expérimentaux sans leur faire perdre leur originalité. Cela dépasse de beaucoup la médecine et la psychiatrie, mais force est de constater que médecine et psychiatrie, comme de nombreux autres métiers artisanaux (je pense aussi bien aux enseignants qu'aux journalistes, aux paysans contraints par les fournisseurs d'OGM qu'aux marins soumis à des réglementations changeantes et pas toujours claires), sont bridées par ces multiples devoirs, au même titre que toute la société actuelle ; mais que leur pratique est souvent rétive, voire incompatibles avec ces carcans Ce n'est pas de cet ordre, de ce genre d'ordre, que nous avons besoin en matière de clinique et de soins, mais nous sommes davantage à la recherche d'une souplesse ordonnée. Ni n'importe quoi, ni rigidité administrative (et cadavérique). La subjectivité la plus anarchique, libérée ou sans limites soit-elle, répond, on le sait maintenant, à des lois de fonctionnement dont nous devons, à chaque fois, trouver et utiliser la logique interne. Et c'est, pour nous praticiens, la consultation qui représente le mieux, qui concentre ce questionnement sinon nouveau, du moins différent. La consultation est au cœur des activités médicales et, donc a fortiori, psychiatriques. En médecine se nouent des modes relationnels particuliers, spécifiques et violents, massifs. C'est au cours de la consultation que ceux-ci s'organisent, créent des blocages et ouvrent des voies thérapeutiques majeures. Si la médecine peut être comparée à une sorte de centrale atomique de fantasmes exacerbés enfermés dans une chape de ciment technique, professionnalisé, alors la consultation en est le cœur. C'est l'alpha et l'oméga de la médecine. Elle cumule les fonctions diagnostiques, thérapeutiques et soignantes des médecins. Nous sommes, tous, soignants et malades, alternativement et ensemble, consultants et consultés. La consultation incarne et résume tout." Vidéo de l'auteur