Facteurs Humains en Santé

Comment améliorer la sécurité des patients et le bien-être du personnel de santé ?

Héritage de l’accidentologie, le facteur humain a longtemps été assimilé à la notion de fiabilité le limitant ainsi à l’étude des raisons aboutissant à une erreur humaine.

C’est à la fin des années 1980 que vont se construire les facteurs humains. Le besoin d’accroitre significativement la fiabilité globale des systèmes et de l’influence des sciences humaines dans l’analyse des événements va permettre le passage d’un modèle explicatif à un modèle prédictif. De nombreuses études et concepts vont venir préciser les composantes de la fiabilité humaine et de la notion d’erreur. D’abord décrite par Jens Rasmussen dans son modèle SRK, c’est James Reason qui va la recaractériser avec la question centrale de son intentionnalité et de l’alignement d’éléments combinés liés aux contraintes et dispositions créées par l’encadrement et la direction.

Les facteurs humains sont progressivement devenus une discipline à part entière, investissant un large champ de connaissances scientifiques sur le fonctionnement humain seul, dans son interaction avec les autres ou comme élément d’un système organisationnel complexe.

La sécurité est devenue centrale dans le pilotage des organisations. Et de la direction à l’opérateur, c’est toute l’organisation qui en devient actrice, dans l’objectif de la maintenir dans le temps mais aussi lors de la survenue d’événements exceptionnels. Dans ces organisations où l’humain est au cœur du système, il devient alors indispensable de s’intéresser à l’exercice de son activité et ainsi d’en mesurer les performances et les limitations. Dans de telles organisations, une part importante de la sécurité repose sur les facteurs humains.

Les facteurs humains, un maillon essentiel dans l’aérien

Dans les années 1970, une longue liste de catastrophes aériennes va conduire ce secteur d’activité à s’intéresser au fonctionnement humain dans le système. Une série d’accidents survenus par la suite va donner lieu à des analyses permettant d’apporter un éclairage précis et une meilleure prise de conscience sur la dimension humaine dans la sécurité aérienne. Les compétences ne peuvent s’appuyer uniquement sur les connaissances et la technique.

Elles doivent intégrer des éléments non techniques comme la communication, le leadership, la gestion des tâches, la conscience de la situation pour optimiser la prise de décision.

La santé, sur la même voie

Dès les années 1980, des acteurs médicaux comprennent que ces mêmes connaissances scientifiques sont applicables aux soins. La sécurité des vols devient la sécurité des patients.

Toutefois, les spécificités du monde de la santé ne peuvent se satisfaire d’une simple transposition des outils issus de l’expertise aéronautique. Des efforts d’appropriation sont nécessaires.

Aujourd’hui, au Royaume-Uni, les organisations de soins en santé commencent à employer des spécialistes en facteurs humains et à former les personnels soignants.

Les mêmes tendances se manifestent en France. L’ouvrage coordonné par Régis Fuzier et François Jaulin arrive à point nommé et répond en cela au défi que constitue la prise en compte des facteurs humains en santé.

Facteurs Humains en Santé : Des clés pour améliorer la sécurité des patients... et la vôtre !

Ce livre se destine à tous les acteurs de santé qui souhaitent améliorer la qualité (« performance ») des soins et la sécurité des patients et démontre l’importance des facteurs humains dans le travail clinique et les organisations.

Rédigé par un collectif pluriprofessionnel, composé d’une soixantaine d’experts venus de différents horizons, il a vocation à aider les personnels soignants et autres intervenants en santé, à appliquer les principes des facteurs humains à l’aide de techniques pratiques.

Pédagogique, cet ouvrage de terrain s’organise autour de 5 grandes parties. Il comprend des notions essentielles, étayées d’exemples d’histoires vécues et de retours d’expérience. Il fournit des « clés pour comprendre » et « des clés pour agir » grâce à des outils qui se veulent le plus concrets possible.